SOUTHERN ROCK PATRIMONY
STEELWIND: Mask of a Lover / LP 1980 / Label Soundplex Creations

Un seul microsillon agrémenté d'un charmant petit minois sur la pochette, doté de onze pistes de compositions originales, gravé en 1980 et intitulé "Mask  of a lover" pour ce « private band » (expression de disquaire désignant un groupe auto-produit et distribué localement, NdR.) de Jonesboro/Arkansas du nom de STEELWIND jouant en sextet. Malgré une production passable, on se laisse prendre au jeu des joutes de guitares « à toi à moi » des deux guitaristes Sonny Hunt et Tony Bishop. Toutes proportions gardées, ça rue parfois dans la luxuriante dualité de Don Barnes et Jeff Carlisi de 38 Special comme en témoigne le titre album "Mask  of a lover" ouvrant la Face A , du bon vieux rock sudiste franc du collier, bien construit, qui a tout pour titiller la fibre des admirateurs de 38 Special, Point Blank et Johnny Van Zant Band.

Le deuxième titre, "High Roller", récidive également dans le même sens, avec toujours des guitares
bien en verve.

Voici pour votre appréciation 

"Mask of a Lover":

https://www.youtube.com/watch?v=36Hj-oAoOyE

"High Roller":

https://www.youtube.com/watch?v=Do_PAzbRF4A

Ensuite arrive "Gotta Get Out", « Southern boogie » haletant, à la rythmique entêtante avec deux guitares omniprésentes. Suit une ballade avec de légers arrangements à cordes ("Evangeline"), avant de retourner à du plus pêchu avec "If I Ever Loved You" cheminant dans le style  Molly Hatchet.

"If I Ever Loved You":

https://www.youtube.com/watch?v=8tq8rwnkoO8

Hélas presque l'intégralité de la Face B bascule dans le style A.O.R. (« Album-oriented rock », sorte de format radio, assimilé parfois à de la « pop dure », NdR.),  dans le travers duquel certains groupes sudistes sont tombés  au début des années 80, crève-cœurs de nombreux fans. STEELWIND s'en sort pas trop mal grâce à de faible doses de ce style sur les titres "Now More Than Ever",  "Travelin Tune" et  "Open Up Your Heart".  Pour conclure l'affaire, du plus dynamique avec "Saved My Life" qui repose sur l'agrément des deux six cordes bien vivaces qui sauvent in extenso la mise de cet antique « skeud ».

Jacques Dersigny